• Covid-19, thromboses et plantes

    Première question qui est revenue très souvent ces derniers jours : "J’ai lu que la mortalité pouvait être due à des problèmes de thrombose, donc un problème plus circulatoire que pulmonaire. Penses-tu que l’on puisse utiliser des plantes comme le ginkgo biloba bien dosé, des plantes qui sont traditionnellement utilisées pour la prévention des thromboses".

    J’aimerais d'abord faire une petite parenthèse sur l’impact du covid-19 sur des systèmes d’organes multiples.

    Dans les formes avec complication, c’est une infection très virulent. Le corps médical est surpris par la diversité de l’attaque. Un bon article à lire se trouve ici, afin de vous donner un résumé des différentes complications possibles :

    • Le virus s’attaque aux poumons bien sûr, avec inflammation des alvéoles pulmonaires, destruction de ces alvéoles, diminution de la capacité à absorber l’oxygène et insuffisance respiratoire
    • Le foie peut être touché, avec une élévation des marqueurs hépatiques, destruction des cellules du foie probablement à cause d’une combinaison de l’inflammation et des médicaments qui sont utilisés.
    • Les reins peuvent être touchés avec destruction d’une partie de la capacité de filtration qui mène parfois à une insuffisance rénale.
    • Les intestins peuvent être touchés, a priori 20% des malades ont des diarrhées.
    • Les yeux avec des conjonctivites.
    • Le nez avec une perte de l’odorat, ce qui pourrait être une atteinte au système nerveux, du moins la partie responsable de l’odorat.

    Et enfin, le système cardiovasculaire, c'est la partie que je vais développer ici. Les médecins se sont aperçus que l’infection peut provoquer la formation de caillots, donc une thrombose avec obstruction de certaines parties du système circulatoire pulmonaire.

    Un peu comme un mal d'altitude

    On a parlé de cette hypothèse pour la première fois au mois de mars, dans un article au sujet de personnes en Chine qui ont fait des embolies pulmonaires aiguës, donc obstruction des artères qui irriguent les poumons à cause d’un caillot.

    A priori, ce risque est connu de longue date. Cela peut arriver à un petit pourcentage des malades, en particulier pour les patients qui sont immobilisés. Donc ceci n'a pas trop surpris le personnel soignant.

    Ensuite, nous avons eu un médecin Italien qui en a parlé, début avril si je me souviens bien, et qui explique d’une manière assez directe que la mortalité est principalement due à des microthromboses dans les vaisseaux des poumons.

    Il peut y avoir thrombose des membres inférieurs, ou pas. C’est ce qui rend la situation difficile à remarquer. Et donc le sang ne circule plus dans les poumons. A quoi bon ventiler une personne qui a une capacité circulatoire très limitée dans les poumons ? Pas à grand-chose.

    On a d’abord attribué cette découverte au professeur Giannini, puis on a dit que la découverte venait plutôt du docteur Giampaolo Palma, etc. Je ne vais pas rentrer dans cette polémique, mais je voulais juste vous donner l'historique. Ceci a été confirmé du côté hollandais avec une étude publiée le 10 avril (1).

    Les américains s'en mêlent

    Ensuite, nous avons une vidéo qui a aussi pas mal tourné en boucle et qui nous vient d’un médecin urgentiste américain qui travaille à New-York, donc au centre de l’épidémie, le docteur Cameron Kyle-Sidell.

    Il explique que les personnes qui succombent au virus ont quelque chose qui ressemble à un mal d’altitude (mal aigu des montagnes). Il donne l’image suivante qui m’a marqué : c’est comme si on mettait ces personnes dans un avion à 9000 m d’altitude et qu’on dépressurisait peu à peu la cabine. Il y a donc un déficit d’oxygène, et une ventilation mécanique ne va pas aider.

    Cela ne ressemble pas à un syndrome de détresse respiratoire aiguë d’après ce médecin. C’est probablement quelque chose qui ressemble plus à des micro-thromboses pulmonaires. Sauf que… sauf que… il explique aussi que les observations ne correspondent pas non plus exactement à cela, sinon on verrait une augmentation de la tension pulmonaire à cause de ces blocages (ce point est développé dans la vidéo ici).

    Donc au final, je ne sais pas si nous sommes en mesure de conclure. Je ne pense pas qu’il y ait consensus, les chercheurs sont en train de regarder dans toutes les directions. On en saura probablement plus dans quelques semaines ou dans quelques mois.

    Mais là, au 22 avril 2020, on voit d’un côté que certains médecins recommandent un traitement par héparine, un anticoagulant, et d’autres disent que son efficacité n’a pas été démontrée à ce jour. Pas de consensus encore.

    Plantes et micro-thromboses

    Donc retour à la question : peut-on utiliser des plantes qui sont traditionnellement utilisées pour la prévention des thromboses ?

    Voici mon opinion : ce type d’intervention est réservé à la profession médicale. Il faudrait prendre certaines plantes à fortes doses pour avoir un effet anticoagulant marqué. On a des plantes qui ont cet effet, comme le ginkgo biloba, le mélilot, le ginseng.

    Ginkgo, thromboses et covid-19

    Feuille de Ginkgo biloba

    Mais nous sommes ici totalement hors de notre contexte traditionnel des plantes pour les infections respiratoires. Nous n’avons pas de recul. De plus, interférer avec les paramètres de coagulation d’une personne alors qu’elle a un risque de subir une intervention de type intubation ou autre : très risqué, et pas prudent. Donc personnellement je ne peux pas cautionner une telle approche.

    Ce qu’il me semble judicieux, en revanche (et on parle de prévention ici, ou pendant une infection sans complication si on vous a dit de rester chez vous), c’est d’utiliser des plantes simples et traditionnelles, qui ont des propriétés anti-infectieuses, qui ont un historique dans le contexte des infections respiratoires, et qui vont au passage avoir un petit effet fluidifiant du sang.

    Je vous ai déjà parlé du gingembre, voir mes vidéos précédentes, je pense que c’est une plante très utile. Je vous en ai parlé dans le contexte de plusieurs mélanges. Il a un petit effet fluidifiant du sang bien connu.

    Vous avez l’ail frais aussi qui est anti-infectieux, désinfectant pulmonaire, idem pour son effet circulatoire. Pas facile de prendre l’ail frais quand on est malade, mais on peut râper une gousse très finement, l’intégrer dans un peu de miel liquide, rajouter du jus de citron, verser de l’eau chaude dessus, diluer dans une tasse et boire.

    Attention que ce ne soit pas trop fort non plus, parfois c’est un peu compliqué à prendre, mais cela peut être utile ici.

    Ce type d’approche me semble logique et bénéfique, et s’intègre bien dans notre tradition. Et notez au passage que ces plantes vous sont contre-indiquées si vous êtes sous anticoagulants.

    Mais essayer d’aller interférer directement avec les paramètres de coagulations avec certaines plantes, qui ne sont pas traditionnellement utilisées pour les infections respiratoires, et qui seraient prises à fortes doses, pour moi ce n’est pas judicieux, ce n’est pas prudent, et surtout on risque de rendre la vie des médecins encore plus compliquée et ils n’ont vraiment pas besoin de cela en ce moment.


    (2) Covid-19, flore intestinale et Prevotella

    Deuxième question, très intéressante elle aussi : "Je ne sais pas si tu as vu passer cette hypothèse d’une bactérie de la flore intestinale qui s’appelle Prevotella et qui deviendrait virulente et expliquerait l’emballement du système immunitaire et le fameux orage cytokinique".

    Oui, on m’a fait passer ce message plusieurs fois et j’ai fait quelques recherches.

    Apparemment, tout démarre en Chine. Des chercheurs vont faire le séquençage génétique de la flore intestinale de plusieurs malades (2). Apparemment, ils découvrent des données qui paraissent assez bizarres car ils trouvent dans certaines bactéries du genre Prevotella de l’ADN du virus SARS-COV-2 (responsable de la pandémie actuelle).

    C’est comme si le virus avait pénétré ces bactéries pour les infecter. On parlerait donc d’un virus bactériophage ici. Le virus infecte les bactéries, ces bactéries deviennent très virulentes, et ceci provoquerait un emballement du système immunitaire qui va provoquer le fameux orage cytokinique dans les poumons, qui va lui-même déboucher sur une insuffisance respiratoire et possiblement des dommages à d’autres organes comme on l’a vu dans la première question.

    Cette hypothèse pourrait expliquer le fait que le traitement de certains médecins qui proposent un ou deux antibiotiques dans leurs protocoles fonctionne. Eh oui, car là on serait en présence d’une bactérie qui participe au problème, qui est en quelque sorte vecteur du virus.

    Et du coup, certains se demandent pourquoi les médecins n’adopteraient pas une antibiothérapie d’une manière systématique. Ce n’est pas à moi de répondre à ce genre de questions. Mais j’aimerais que l’on prenne du recul pour parler du lien entre l’immunité et la flore intestinale dans le contexte du covid-19.

    Flore et immunité

    On sait très bien aujourd’hui qu’une bonne flore intestinale agit comme protection contre les infections. Une flore déséquilibrée agit comme perturbateur de l’immunité.

    70% des cellules immunitaires sont localisées tout au long de l’intestin. La nature de la flore intestinale est un facteur déterminant qui peut nous faire basculer d'un état d'immunité solide et stable vers un état d'immunité constamment excitée et instable.

    On commence à voir ici le lien entre le fait que les personnes obèses sont plus touchées par exemple. Car il pourrait y avoir une flore intestinale déséquilibrée qui contient plus de Prevotella, ce qui est confirmé par une étude (4) dans laquelle le pourcentage de masse adipeuse, la glycémie et l'insulinémie semblent relié à la présence de cette souche.

    Les personnes âgées sont plus touchées avec une présence de cette bactérie qui grandirait avec l’âge. Donc c’est une piste intéressante. Du coup, dans ce contexte, qu’est-ce qu’on pourrait bien faire ?

    Probiotiques, aromatiques

    Le premier point est simple mais essentiel : il est nécessaire de prendre soin de sa flore intestinale. Pas aujourd'hui. Trop tard. C’est un travail qui se fait sur le long terme au travers de l’alimentation principalement. Mais c’est à noter en prévention pour la prochaine crise.

    Pour agir sur le court terme, nous avons des mesures qui peuvent aider. La première consiste à prendre une supplémentation en probiotiques, de qualité, pendant plusieurs semaines. Demandez conseil à votre pharmacien ou dans votre magasin de produits naturels.

    Ceci fait partie d’ailleurs partie des recommandations de certains chercheurs en Chine qui ont étudié des cas de covid-19 (3).

    Le deuxième point : utiliser des plantes qui ont une action antibactérienne et régulatrice sur la flore intestinale, comme le thym et l’origan, lorsqu’on les prend sous leur forme traditionnelle, en infusion par exemple.

    Et si vous vous souvenez, ce sont des plantes dont je vous ai parlé dans les mélanges à infusion d’une vidéo précédente.

    Noyer et ail

    Si cette hypothèse se confirme, je pense que je rajouterais volontiers des plantes qui ont une action antibactérienne et antifongique encore plus spécifique sur les pathogènes intestinaux, comme la feuille de noyer par exemple, ou la teinture de brou de noix.

    Brou de noix, Prevotella, coronavirus

    Brou de noix

    Donc peut-être rajouter un peu de feuilles de noyer dans les mélanges à infusion, enlever un peu d’une autre plante pour qu’on ne dépasse pas les 30 g de plante sèche par litre.

    Pour ceux qui ne connaissent pas la teinture de brou de noix : le brou est la partie verte qui entoure la noix. On récupère le brou encore vert, sans la noix, on le coupe en tout petits morceaux et on fait macérer 2 semaines dans un alcool fort, minimum 55°, le tout dans un bocal.

    On secoue tous les jours, et au bout de 2 semaines on filtre et on obtient une teinture très foncée. C’est très fort. On prend dans les 10 à 20 gouttes dans un peu d’eau. On peut répéter la prise plusieurs fois dans la journée.

    Et là attention, je ne suis pas en train de vous dire que ceci est un remède anti-covid, c’est juste une préparation pour agir sur une infection entérique, en supposant que cette hypothèse soit valide bien sûr.

    Là encore nous avons l’ail qui peut avoir toute son utilité ici, car il agit comme prébiotique, équilibre la flore, détruit certaines souches pathogènes. Consommer de l’ail frais régulièrement sous une forme la plus agréable possible. Ce qui est toujours un peu compliqué lorsqu’on est malade, il ne faut pas en faire trop non plus car ça peut perturber les intestins.


    Références

    (1) Klok FA, Kruip MJHA, van der Meer NJM, et al. Incidence of thrombotic complications in critically ill ICU patients with COVID-19 [published online ahead of print, 2020 Apr 10]. Thromb Res. 2020;S0049-3848(20)30120-1. doi:10.1016/j.thromres.2020.04.013

    (2) https://osf.io/ktngw/

    (3) Xu K, Cai H, Shen Y, Ni Q, Chen Y, Hu S, Li J, Wang H, Yu L, Huang H, Qiu Y, Wei G, Fang Q, Zhou J, Sheng J, Liang T, Li L. [Management of corona virus disease-19 (COVID-19): the Zhejiang experience]. Zhejiang Da Xue Xue Bao Yi Xue Ban. 2020 Feb 21;49(1):0. Chinese.

    (4) Song EJ, Han K, Lim TJ, Lim S, Chung MJ, Nam MH, Kim H, Nam YD. Effect of probiotics on obesity-related markers per enterotype: a double-blind, placebo-controlled, randomized clinical trial. EPMA J. 2020 Feb 7;11(1):31-51. doi: 10.1007/s13167-020-00198-y. eCollection 2020 Mar.

     
     

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  • Astragale de Chine et coronavirus

    Première question que j’ai reçue de plusieurs personnes : "tu nous a souvent parlé de l’astragale de Chine comme plante qui stimule l’immunité et protège les poumons, penses-tu qu’elle soit bénéfique en prévention ou en attaque pour le covid ?"

    J’ai souvent parlé de l’astragale de Chine (Astragalus membranaceus) car c’est une excellente tonique d’un système immunitaire fatigué. On peut la prendre sur de longues périodes, elle est utile en prévention mais elle peut aussi s’avérer utile en attaque si le système immunitaire est faible et que les poumons sont le siège de l’infection.

    Je n’en ai pas reparlé dans mes derniers épisodes dédiés au coronavirus (par exemple dans l'épisode ici) car je voulais revenir à quelque chose de plus local, de plus ancré dans nos traditions.

    Mais l’astragale se cultive très bien au jardin. Cela fait 7 ou 8 ans que j’en cultive personnellement, et il est fort possible que cette plante devienne un jour une production locale, donc je vous en parle très volontiers ici.

    On la trouve assez facilement en herboristerie aujourd’hui. Le problème est qu’elle provient principalement de Chine, elle n’est pas de qualité bio, et donc il faut faire attention à l’endroit où on se fournit. Je ne vais pas prendre cette tangente car cela va nous emmener dans une autre discussion, celle des achats, des fournisseurs, etc. On va parler ici uniquement de la plante et ses bénéfices potentiels.

    Astragale de Chine (Astragalus membranaceus)Astragale de Chine (Astragalus membranaceus)

    Astragale dans le top 10 en Chine

    Tout d'abord, l’astragale est utilisée en Chine dans les programmes de prévention contre le covid-19, et elle est classée dans les plantes qui renforcent nos capacités de défense.

    Ensuite, les Chinois ont fait une liste des 10 plantes médicinales les plus utilisées dans leurs 23 provinces pour le traitement du covid-19. Donc on ne parle pas de prévention ici, on parle de traitement en médecine traditionnelle chinoise. L’astragale figure sur cette liste. Donc elle fait partie des top 10 les plus utilisées pour traiter le covid (2). Ce n’est pas pour rien.

    Ceci étant dit, en médecine chinoise, on utilise très rarement une plante seule. Donc vous allez la trouver dans des mélanges qui sont formulés pour des phases très spécifiques de l’infection. C’est compliqué d’aller extirper une plante d’une formulation et de l’utiliser comme plante unitaire, c’est-à-dire toute seule.

    Mais c’est ce qu’on a fait ces dernières années : on a utilisé l’astragale de Chine comme plante qui soutient l’immunité et qui protège les poumons, elle fonctionne très bien seule. Nous avons de nombreuses études qui soulignent l’intérêt des polysaccharides de l’astragale pour soutenir les fonctions immunitaires.

    La plante est relativement douce, elle n’a pas de toxicité connue, elle a été utilisée pendant plusieurs millénaires en médecine chinoise dans le contexte des infections respiratoires sans effets secondaires notés.

    Les études nous disent qu’outre la stimulation de l’immunité, l’astragale a aussi cette capacité à modérer, à moduler la cascade inflammatoire. Elle fait baisser la production de certaines cytokines (3) qui sont impliquées dans le fameux « orage cytokinique », la fameuse aggravation qui peut arriver autour du 7e jour, une hyperréactivité du système immunitaire qui est responsable des cas graves avec détresse respiratoire aiguë (4).

    Donc là encore pas de certitude, mais si on combine le fait que c’est une plante bien acceptée dans le contexte du covid en Chine, et ce que nous disent les études, personnellement je la considère comme bénéfique dans le contexte actuel.

    Astragale de Chine (Astragalus membranaceus)

    Racines d'astragale version lamelles

    Dosages de l'astragale

    Dans mon expérience, en prévention, elle est efficace à des doses de 1 cuillère à café bien remplie des racines en poudre 2 fois par jour, matin et soir, dans un verre d’eau.

    Pour un dosage en attaque, je voici ce conseille dit Stephen Buhner, qui est tout de même l’un de nos experts sur les plantes antivirales : 1 cuillère à café de poudre de 4 à 6 fois par jour, en général toutes les 3 heures.

    On parle ici des racines en poudre, et on peut tout simplement diluer la poudre dans un verre d’eau. Idéalement on laisse reposer 30 minutes, on remue et on boit. Vu que ce sont principalement les polysaccharides qui nous intéressent, des substances qui ont une grande affinité pour l’eau, la forme teinture n’est pas optimale.

    Je pense sincèrement que c’est une plante que l’on devrait apprendre à cultiver et à manipuler chez nous pour le futur, parce qu’on n’a pas énormément de plantes qui ont une excellente efficacité en prévention, qui sont douces, sans toxicité, qui peuvent être prises sur le long terme.

    Et vu qu’on peut la cultiver localement, si on voulait, on n’aurait pas besoin de l’importer de Chine.


    Qu'en est-il de la renouée du Japon ?

    Deuxième question de Sarah, de Gilles, et d'autres lecteurs qui nous rappellent que nous avons une plante très envahissante qui pourrait bien nous être utile dans ce type d’infection : la renouée du Japon (Polygonum cuspidatum).

    Tout d’abord, il faut noter qu’elle est en train d’envahir des écosystèmes entiers chez nous. Elle est originaire d’Asie mais elle est naturalisée sur notre territoire. Elle envahit souvent les bords des ruisseaux et des rivières.

    Le problème c’est qu’elle est probablement indicatrice de présence de métaux lourds. Donc je ne vais pas rentrer dans la partie récolte qui peut être un peu délicate si vous ne connaissez pas la zone sur laquelle vous ramassez. Personnellement, j’en ai au jardin, car je voulais avoir accès à un stock qui pousse sur un endroit que je connais bien et qui n’est pas pollué.

    Attention, c’est une plante très envahissante, donc personnellement je la garde dans un grand pot et je m’assure bien que les rhizomes ne sortent pas par les trous du pot, parce qu’il suffit d’un petit morceau de racines pour que la plante s’installe dans un nouveau milieu. On m’a raconté des histoires de personnes qui se sont fait envahir un jardin entier à partir d’un petit morceau de racine introduit au jardin.

    On utilise les racines, plante là encore utilisée en médecine chinoise et qui a fait son apparition chez nous ces dernières années dans les courants de phytothérapie.

    Renouée du Japon et coronavirus

    Renouée du Japon

    Renouée du Japon et covid-19

    Dans mon premier épisode questions/réponses, je vous avais expliqué que le gouvernement Chinois a mis en place un protocole officiel à base de plantes (5), qui en est à sa 7e version au moment où j’enregistre cet épisode, protocole pour lutter contre le covid-19, qui a été fourni aux hôpitaux en Chine.

    Dans ce protocole, on retrouve la renouée du Japon. Là encore dans le contexte d’un mélange spécifique, pour la phase humidité des poumons avec stagnation, des termes de médecine chinoise qui correspondent d’une manière très simplifiée et très grossière à la phase toux grasse.

    Les études (6)(7) nous disent que la plante peut inhiber la réplication du coronavirus. Ceci a été démontré pour la souche SARS-CoV-1, c’est-à-dire celle responsable de l'épidémie de Syndrome Respiratoire Aigu Sévère qu’on a connu de 2002 à 2004. Je vous rappelle qu’en ce moment, nous avons affaire la souche SARS-CoV-2.

    Ce sont des études qui ont été faites in vitro, mais la plante semble agir sur les bons mécanismes, en particulier celui qui fait que le virus peut s’attacher aux récepteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (ACE2) pour pénétrer les cellules des poumons. Un constituant en particulier, qui s’appelle l’émodine, semble avoir cet effet.

    Covid-19 et renouée du Japon

    Racines de renouée du Japon en poudre

    Dosages Buhner

    Stephen Buhner explique que la plante semble aussi moduler certains messagers inflammatoires qui participent au fameux orage cytokinique. Buhner d’ailleurs la positionne comme immunomodulatrice, capable de normaliser la réponse immunitaire, de calmer lorsqu’il y a autoimmunité, de stimuler lorsque l’immunité est basse et de tempérer lorsque le système immunitaire s’emballe.

    Pour les quantités à utiliser, Buhner recommande 1 cuillère à soupe des racines en poudre dans du jus 3 à 4 fois par jour. C'est une forte dose. Côté goût, c’est très moyen. Déjà, avec 1 cuillère à café par prise, on a un bon point de départ.

    La renouée est contre-Indiquée si prise d’anticoagulants. La plante doit aussi être arrêtée plusieurs jours avant toute intervention chirurgicale. La plante peut modifier la perception du goût lorsqu’on la prend à ces quantités.

    Je ne vais pas vous faire une fiche complète de la plante ici, je n’aurai pas le temps, je vous reparlerai de cette plante plus en détail dans le futur.


    Précision sur la feuille de sureau noir

    Dernier point au sujet de mon épisode précédent dans lequel je vous ai parlé des feuilles de sureau, une préparation qui est recommandée par Buhner.

    Je voulais vous en parler parce que j’estime que dans des périodes comme celle qu’on est en train de traverser, ce qui est important, c’est de faire circuler l’information qui provient de personnes d’expérience. En revanche, je vous dirais que personnellement, jusque-là, j’ai toujours travaillé avec les fleurs et les fruits de sureau et qu’ils m’ont toujours donné satisfaction.

    Si vous n’avez pas beaucoup d’expérience avec le sureau, je vous conseille définitivement de commencer par les fleurs et les fruits. Comme expliqué précédemment, les autres parties de la plante ont une toxicité. Buhner pense que cette toxicité est exagérée, et si on fait cuire ces parties de la plante, les substances toxiques sont éliminées.

    C’est ce type d’information qui peut nous servir dans le futur, que l'on va garder précieusement dans un carnet de notes. Mais on ne va certainement pas commencer par ce type de préparation. Donc je répète, lorsqu’on n’a pas beaucoup d’expérience avec les plantes, on commence par les fleurs et les fruits de sureau noir (Sambucus nigra) et c’est très bien aussi, voir mes épisodes précédents dans lesquels je vous propose des préparations et mélanges.


    Références

    (1) Xu X, Zhang Y, Li X, Li XX. Analysis on prevention plan of corona virus disease-19 (COVID-19) by traditional Chinese medicine in various regions. Chin Herb Med. 2020. pp. 1–7.

    (2) Luo H, Tang QL, Shang YX, Liang SB, Yang M, Robinson N, Can Chinese Medicine Be Used for Prevention of Corona Virus Disease 2019 (COVID-19)? A Review of Historical Classics, Research Evidence and Current Prevention Programs. Chin J Integr Med. 2020.

    (3) Xu, Changjun & Wang, Pengfei & Lin, Chang & Luo, Zhu & Huang, Yawei & Zhao, Zongjiang & Yang, Changfu. (2018). The protective and therapeutic effects of total flavonoids of Astralagus against bleomycin-induced pulmonary fibrosis are through the enhancement of autophagy. Journal of Traditional Chinese Medical Sciences. 5. 10.1016/j.jtcms.2018.11.007.

    (4) https://www.sciencesetavenir.fr/sante/les-orages-de-cytokine-emballements-funestes-des-cas-graves-de-covid-19_143217

    (5) http://www.columbia.edu/~jf3118/covid19/assets/files/Diagnosis-andTreatmentProtocolforNovelCoronavirusPneumoniaTrialVersion7.pdf

    (6) Ho TY, Wu SL, Chen JC, Li CC, Hsiang CY. Emodin blocks the SARS coronavirus spike protein and angiotensin-converting enzyme 2 interaction. Antiviral Res. 2007 May;74(2):92-101. Epub 2006 May 15.

    (7) Yang Y, Islam MS, Wang J, Li Y, Chen X. Traditional Chinese Medicine in the Treatment of Patients Infected with 2019-New Coronavirus (SARS-CoV-2): A Review and Perspective. Int J Biol Sci 2020; 16(10):1708-1717. doi:10.7150/ijbs.45538.


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  • Le champignon Reishi
    qui répare l’Adn endommagé par toutes agressions toxiques

    Depuis plus de 2 000 ans, la médecine traditionnelle chinoise utilise le champignon Reishi pour un incroyable panel d’applications médicinales ainsi que pour la longévité – on l’appelle aussi “Lingzhi” ou “The God of Fungi”. 

    Indications classiques inconnues

                    • Algies,
                    • Angiomes,
                    • Athérosclérose,
                    • Diabète 2,
                    • Fibroses,
                    • Herpès,
                    • Infections bactériennes,
                    • Inflammations,
                    • Radicaux libres,
                    • Stress oxydatif,
                    • Tumeurs,
                    • Ulcères,
                    • Vieillissement prématuré.

    Mais surtout  nous allons voir comment ce champignon peut fournir une protection incroyable contre les effets des radiations ionisantes (UV, Rayon X, rayonnements alpha, béta, gamma…) .

    Quels sont les effets des rayonnements ionisants ?

    Les radiations ionisantes provoquent des dommages oxydatifs générant des radicaux libres. Ces espèces réactives de l’oxygène altèrent les composants cellulaires tels que les protéines, les lipides et l’ADN – ceci provoquant des dérives dans la fonction cellulaire.

    Les dommages sur l’ADN sont les plus graves. Une exposition continue même à faibles doses de radiations ionisantes peut dégrader petit à petit l’ADN, provoquant des cassures soit sur un seul brin soit, plus grave, sur les deux brins.

    En effet, tandis que notre corps est naturellement équipé pour réparer les cassures “simples brins”,  ce sont les cassures “doubles brins” qui sont les plus courantes, posant une difficulté de réparation.

    Ceci provoque alors des mutations génétiques pouvant faire que les cellules se divisent de façon incontrôlable (mécanisme du cancer) ou causer des anomalies chromosomiques pouvant être transmises aux générations suivantes. S’il y a des dommages massifs de l’ADN, la cellule peut déclencher sa propre mort pour éviter la mutation.

    Il est clair que l’effet combiné des dommages à l’ADN et de l’oxydation des lipides, des protéines et des mitochondries augmente notablement le risque de développer un cancer, ou des maladies cardiovasculaires, ou encore de la cataracte, de l’infertilité, une mauvaise immunité et divers autres problèmes.

    Par ailleurs, des niveaux élevés de radiation provoquent souvent immédiatement après l’exposition des symptômes tels que la perte de cheveux, des saignements internes et des nausées ; mais le cancer et les maladies cardiovasculaires peuvent prendre plusieurs années à se manifester. En fait, le stress oxydatif chronique et l’inflammation qui en résulte sont principalement responsables de ces effets post-radiations tardifs.

    Les effets négatifs à long terme des radiations à faible dose peuvent être observés dans le cas de Tchernobyl et de la récente catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon. Il est donc important de faire face efficacement à l’excès de production et d’activation des radicaux libres qui causent un stress oxydatif majeur sur le long terme.

    Comment pouvez-vous protéger vos tissus et votre ADN contre les dommages causés par les radiations, que ce soit par exposition accidentelle aux radiations ou par exposition à la radiothérapie des cancers et des tumeurs ?

    Votre corps est normalement assez efficace pour se réparer avec ses propres mécanismes de réparation d’ADN et d’antioxydants.

    Ces systèmes aident le corps à combattre les agressions toxiques. Mais si l’on considère la source massive d’exposition aux toxiques – (pollution, radiations, pesticides, rayons UV, métaux lourds, additifs et conservateurs dans les aliments transformés, etc.) – il est certain que les cellules subissent des perturbations non-stop et votre corps a besoin de soutien d’antioxydant supplémentaire pour contrer cela, ce qui nous amène au champignon Reishi avec sa capacité de réparation de l’ADN.

    Posologie

            • 2 à 3 gélules le matin à jeun et le soir, avant ou après le repas.
            • ​Il a été prouvé que la vitamine C, lorsqu’elle est prise avec du Reishi, améliore l’absorption des polysaccharides.

    Voyez sur le site www.sanus-q.com

    Vous pouvez vous procurer ce produit ici :

     


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